Discours - conférencier : M. Frank Zampino, président du comité exécutif de la Ville de Montréal et maire de l'arrondissement de Saint-Léonard Un plan pour la réussite

Allocution de M. Frank Zampino
Président du Comité exécutif de la Ville de Montréal
Chambre de commerce du Montréal métropolitain
Le lundi 29 novembre 2004


Monsieur le Maire,
Monsieur le Président de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain,
Distingués invités de la table d'honneur,
Chers collègues élus,
Membres de la Chambre,
Mesdames et messieurs,

C'est avec plaisir que j'ai accepté, cette année encore, l'invitation de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain de partager cette prestigieuse tribune.

Je voudrais d'ailleurs profiter de cette occasion qui m'est offerte pour souligner l'engagement exceptionnel du président de la Chambre, M. Benoît Labonté, dans les affaires montréalaises et métropolitaines. Nous partageons le même enthousiasme pour le devenir de la métropole et je tiens à le féliciter pour son importante contribution à répandre cet enthousiasme dans la communauté d'affaires montréalaise.

Il y a, en 2005, plusieurs raisons d'être enthousiastes, puisque cette année représente un tournant important dans l'administration de notre métropole. Ceux d'entre vous qui étaient présents en 2002, alors que nous déposions notre premier budget et que j'avais pour la première fois l'honneur de m'adresser à ce parterre, ceux-là se rappelleront que j'avais alors invité les membres de la Chambre à « Réussir Montréal ».

Depuis, nous avons consacré toute notre énergie à cette idée de réussite et c'est un euphémisme de dire que les dernières années n'auront pas été de tout repos. Vous avez été témoins des efforts importants que nous avons déployés pour la mise en place de cette nouvelle ville, tant sur les plans administratif, organisationnel, financier que politique. Je tracerai donc un bilan de ce qu'il convient d'appeler les années « d'installation » de la nouvelle ville.

Nous verrons qu'au cours de ces années, nous avons maintenu notre engagement indéfectible de positionner Montréal comme une métropole d'avenir. Nous avons maintenu l'équilibre budgétaire et nous avons protégé le fardeau fiscal global.

Aujourd'hui, nous pouvons aller plus loin. Après les années d'installation, nous sommes maintenant prêts à mettre en marche un imposant train de mesures destinées à faire de Montréal une ville en action. Au-delà du budget municipal, je vous présenterai aujourd'hui un véritable plan pour la réussite.

Ce plan s'inscrit dans une économie plus vigoureuse qu'auparavant, marquée par la création d'emploi, la hausse des exportations et une augmentation générale du niveau de vie.

Aujourd'hui, Montréal accueille plus de 68 % des emplois de la région métropolitaine et génère des retombées pour l'ensemble du Québec et du Canada.

Sur le plan financier, la Ville de Montréal se distingue encore. Grâce à une gestion responsable et rigoureuse de nos finances, je suis fier de pouvoir dire aujourd'hui que nous avons respecté notre engagement de protéger le fardeau fiscal global des contribuables.

Ce n'est pas un hasard si une étude récente de la firme Colliers International fait état de la position enviable de Montréal en matière de fiscalité municipale. Selon cette étude, la taxe foncière des espaces de bureau à Montréal se situe à environ 6 $/pi2, alors qu'elle est de 8,50 $/pi2 à Ottawa et de plus de 14 $/pi2 à Toronto.

J'espère que ces données vont rassurer le chef de l'Opposition, qui prédisait encore la semaine dernière une fuite importante des entreprises montréalaises en raison du fardeau fiscal, alors que dans les faits, c'est plutôt le contraire. Depuis 2002, la charge fiscale globale n'aura varié en moyenne que de 1,1 % annuellement, alors que l'inflation annuelle moyenne s'élevait à près de 2,3 %. En clair, cela veut dire que les taxes ont augmenté presque deux fois moins vite que l'inflation.

Tel que le mentionne François Cardinal, dans son éditorial de ce matin, « il s'agit d'un budget qui évite de sombrer dans le cynisme préélectoral, dans la distribution de bonbons à tous vents. Il s'attaque aux vrais problèmes (...) c'est un budget tout à fait responsable »

La situation est similaire si l'on observe le secteur résidentiel. Au total, entre 2002 et 2004, la charge fiscale des contribuables résidentiels n'aura augmenté que de 1 %. Il s'agit d'une situation très avantageuse, en particulier si on la compare avec celle de Toronto, une autre ville récemment fusionnée, où les taxes du secteur résidentiel ont augmenté de 10,3 % entre 2002 et 2004, soit une progression 10 fois supérieure à celle qu'ont connue les contribuables résidentiels montréalais.

Le bilan économique et financier de la métropole fait donc mentir ceux qui prédisaient encore il y a quelques mois les pires catastrophes pour Montréal.

Non seulement ces catastrophes ne se sont pas produites, mais nous avons traversé avec succès les années turbulentes de la mise en place de la nouvelle ville en réglant les problèmes du passé, en misant sur la démocratie et en initiant de nouvelle façons de faire.

Lorsque nous avons posé les fondations de la nouvelle ville, nous savions déjà que le grand édifice que nous allions bâtir serait hanté par quelques vieux démons. Rassurez-vous, nous en avons maîtrisé plusieurs au cours des deux dernières années.

Le déficit actuariel, par exemple, ce problème chronique hérité des anciennes administrations qui se sont succédées à Montréal, a été résorbé par le refinancement de la dette actuarielle et des efforts financiers additionnels, générant des économies de l'ordre de 1,1 milliard $ au cours des 40 prochaines années pour les contribuables de l'ex-Ville de Montréal.

L'année 2004 nous aura aussi délivré de l'épée de Damoclès que représentaient les défusions. La tenue des référendums, en juin dernier, aura sonné la fin de l'instabilité politique, et vous conviendrez avec moi qu'il était plus que temps qu'on y mette un terme, tant pour notre santé économique et démocratique… que psychologique !

In the midst of these upheavals, a great deal of work was done to bring the municipal administration closer to our citizens, in keeping with our commitment to the democratic operation of the City and its boroughs.

We had a lot of ground to cover. Our challenge lay in integrating former suburban municipalities that had been completely independent and ensuring their continuity within a new city. Concurrently, we also had to allow the new boroughs arising from the old City of Montreal to adopt a new management culture of their own.

We had to establish closer ties between Montreal's municipal administration and its citizens and we spared no effort to achieve this.:
And most importantly, we established strong, responsible, and accountable boroughs that manage their own budgets and take their own decisions. These are truly democratic entities close to the people.

Évidemment, l'ambition de notre administration pour Montréal ne se limite pas à la décentralisation.

  • Notre vision, c'est de positionner Montréal comme l'une des villes les plus intéressantes pour faire des affaires, dans le Nord-Est américain et dans toute l'Amérique du Nord.
  • Notre vision, c'est de mettre en œuvre un plan d'action ambitieux visant à rendre notre ville plus attirante pour les entreprises, les travailleurs et les investisseurs.
  • Notre vision, c'est de créer des milieux de vie intéressants, stimulants et sécuritaires, où chacun peut s'épanouir à son plein potentiel.

Avant de détailler les principaux axes de ce plan, je me permettrai d'aborder en quelques mots les faits saillants du budget de la Ville de Montréal pour l'année 2005.

Le budget 2005 est un budget d'action. Il sonne la fin des hésitations : libérés de l'instabilité politique, nous sommes plus que jamais en mesure de mobiliser tous nos moyens pour atteindre nos objectifs municipaux et métropolitains.

Notre détermination et nos moyens sont bien sûr tributaires des contraintes qui rendent chaque année plus difficile l'atteinte de l'équilibre budgétaire.

Tout en reconnaissant les efforts importants qui ont été déployés ces dernières années par le gouvernement du Québec pour soutenir Montréal, notamment par une contribution de 240 millions $ pour le refinancement de la dette actuarielle initiale de l'ex-Ville de Montréal et par des programmes d'aide pour l'habitation, le développement social et la culture, nous devons tout de même composer, cette année encore et pour la deuxième année consécutive, avec un manque à gagner de 35 millions $ de la part du gouvernement du Québec, qui a décidé de ne pas donner suite à cette partie du contrat de ville.

Je ne peux m'empêcher de penser que ce gouvernement, qui souhaite établir de nouveaux partenariats public-privé, devrait s'engager sur la bonne voie en respectant d'abord les partenariats public-public, comme celui qu'il a conclu avec la Ville de Montréal.

Si cette situation rend l'exercice budgétaire plus difficile, cela ne nous détourne pas de nos orientations budgétaires, qui demeurent toujours :
  • De limiter au maximum l'effort fiscal exigé des contribuables;
  • D'assurer la diversité et, surtout, la qualité des services;
  • De favoriser le développement économique, en créant un climat favorable à la croissance des entreprises.
  • De générer des économies annuelles de 80 millions $ sur cinq ans, conformément au contrat de ville, pour un total de 400 millions $;
  • Et, enfin, de gérer la dette de façon responsable et prudente, tout en balisant le recours à l'endettement.

Vous aurez peut-être remarqué que les orientations budgétaires 2005 ne prévoient pas de punir les arrondissements défusionnistes, comme l'ont laissé entendre certains maires de villes défusionnées dans des déclarations que je qualifie d'inacceptables.

Tout le monde connaît très bien les règles, et la loi 170 est limpide en ce qui concerne l'harmonisation des taxes foncières.

Cette harmonisation doit se faire à l'intérieur d'une période de 10 ans et il n'y a pas de solution miracle pour les villes qui ont un taux inférieur à la moyenne. Celles-ci doivent composer avec des augmentations annuelles minimales de 5 %, comme il était prévu dans la loi 170 et dans les budgets antérieurs.

Nous avons fait preuve de transparence tout au long des campagnes référendaires du printemps dernier : l'harmonisation de la taxation doit se faire, défusion ou non. J'aurais souhaité que les promoteurs des défusions aient été capables de faire preuve de la même transparence envers leurs concitoyens.

Ce n'est donc pas une punition, mais une obligation. J'aimerais d'ailleurs vous citer un extrait d'un éditorial paru samedi dernier dans le quotidien The Gazette, intitulé « Tax outrage is premature » et qui résume très bien la situation dans laquelle se trouvent certains arrondissements défusionnés. Je cite :

« Whether or not a given borough voted for demerger in last June's referendums was just not a factor in how 2005 tax bills were set. The widespread misconception that higher taxes in some boroughs represent payback for demerger should not be allowed to stand.

(…) There are really only two reasons why taxes will rise by as much as 15,8% in some parts of the island in 2005. The first has to do with the on-going gravitation of all borough mill rates toward a uniform, island-wide rate of taxation. As a result of mergers, boroughs with mill rates below the target uniform rate are to see their rates rise by 5 % annually, until the uniform rate is reached. Those boroughs are mostly, but not exclusively, in the west island.

The second reason why taxes are disproportionally higher in certain boroughs has to do with the new valuation rolls. Wherever the value of property has increased the most, taxes are to rise the most.

In those areas where valuations were higher than average, there's some net extra tax that will be due next year. In boroughs where the 5 % rule still applies for next year such as Pointe Claire, for example, that means a double whammy. »

Fin de la citation : c'était l'éditorial du journal The Gazette de samedi dernier, qui rappelle à ceux qui ne le savaient pas encore que les variations importantes de taxes dans certains arrondissements en 2005 résultent de l'harmonisation de la taxe foncière et des effets du nouveau rôle d'évaluation.

En consultant les documents budgétaires de 2005 ainsi que leur copie de la loi 9, les maires des villes défusionnées s'éviteraient de bien mauvaises surprises. Ils pourront ainsi assumer la responsabilité qu'ils ont d'informer leurs concitoyens de la progression de l'harmonisation en 2006, quand la défusion entrera en vigueur.

Cette mise au point étant faite, permettez-moi de vous rappeler les principaux faits saillants du prochain exercice budgétaire.

Le budget de la Ville de Montréal s'établit, pour l'année 2005, à 3,980 milliards $, variant de 3,9 % par rapport à l'an dernier en raison d'investissements majeurs dans nos infrastructures d'eau potable et de la reprise des contributions aux caisses de retraite. N'eût été de ces dépenses exceptionnelles, la croissance budgétaire de la Ville de Montréal se situerait à environ 2,1 %, soit exactement la même croissance que l'inflation.

En ce qui concerne la charge fiscale globale, elle connaîtra en 2005 une variation, qui se situe dans la lignée de la très faible croissance annuelle moyenne observée entre 2002 et 2004, qui était de 1,1 %.

En 2005, ce sont 55 % des contribuables résidentiels qui verront leur compte de taxes diminuer et 19 % qui connaîtront une augmentation inférieure à celle du taux d'inflation de 2,1 %.

Dans le secteur non résidentiel, ce sont 43 % des propriétaires qui verront leur compte de taxes diminuer et 20 % qui connaîtront une hausse inférieure à celle de l'inflation. Mieux encore, les deux tiers des contribuables non résidentiels du centre-ville de Montréal voient leur compte baisser ou se maintenir en deçà du taux d'inflation.

Nous prévoyons également des investissements à hauteur de 1,7 milliards $ au chapitre du Programme triennal d'immobilisations pour la période 2005-2007, dont 527 millions $ pour les arrondissements. À terme, près de 680 millions $ seront consacrés à l'amélioration des infrastructures routières et des infrastructures d'eau potable, et plus de 230 millions $ iront directement dans des projets favorisant la création de la richesse.

Au-delà des chiffres, le budget 2005 se veut surtout l'amorce de projets d'envergure pour l'amélioration de notre qualité de vie, au premier titre, mais aussi pour redonner à Montréal la véritable place qui lui appartient parmi les grandes métropoles du monde.

Il s'agit d'un véritable plan pour la réussite.

Notre objectif est ambitieux : nous voulons que la métropole atteigne une croissance économique de 5,2 % par année sur une période de 5 ans.

Pour ce faire nous devons répondre, par des investissements majeurs, aux besoins particuliers et urgents de la métropole. Nous misons sur le constat que les ambitions internationales de Montréal passent par le développement ici de meilleures infrastructures, de meilleurs services et d'un meilleur environnement.

Si Montréal dispose aujourd'hui d'atouts importants, il nous appartient à nous tous, citoyens, décideurs, entreprises, gouvernements, de les mettre en valeur pour le bénéfice des générations à venir.

La Ville de Montréal entend donner le ton par des gestes significatifs, c'est-à-dire des investissements massifs, en particulier pour améliorer la qualité des infrastructures de l'eau, des infrastructures routières et du transport en commun.

Le Fonds de l'eau, créé en 2004 à partir d'un investissement initial de 25 millions $, se verra ajouter 20 millions $ supplémentaires en 2005, ainsi qu'une somme additionnelle de 20 millions $ chaque année pour les huit prochaines années, pour un investissement total de 200 millions $.

Cette réforme de la gestion de l'eau se double d'une toute nouvelle politique de paiement au comptant des investissements, qui générera des millions $ d'économies au cours des prochaines années.

Cependant, pour rattraper le retard accumulé, ce sont de plus de 10 milliards $ qui devront être investis au cours des 20 prochaines années. À partir de ses propres sources de revenus et du Fonds de l'eau, la Ville de Montréal est en mesure d'investir près de 9 des 10 milliards $ nécessaires. L'effort supplémentaire requis ne représente qu'un investissement annuel de 25 millions $ chacun pour les gouvernements du Québec et du Canada dans les infrastructures de la métropole pour les vingt prochaines années.

Je ne crois pas vous surprendre en vous disant que des investissements majeurs sont également prévus au chapitre des infrastructures routières.

Nous estimons près de 14 % du réseau routier montréalais nécessite actuellement une réfection ou carrément une reconstruction.

Des travaux sont déjà en cours : ce sont plus de 184 millions $ qui ont été investis en 2004 pour la réfection du réseau routier. Plusieurs d'entre vous auront certainement déjà remarqué – ou subi – les travaux entrepris en 2004, particulièrement sur les grandes artères que sont Sherbrooke, Pie IX et René-Lévesque.

Je suis convaincu qu'en passant par ces boulevards, durant les travaux, vous avez pris la chose du bon côté en vous disant que la bonne qualité des infrastructures routières est l'un des atouts majeurs d'une métropole qui souhaite prendre sa place sur le continent nord-américain.

C'est aussi ce qu'il faudra vous dire l'année prochaine, puisque d'autres mises en chantier d'importance nous attendent. Parmi celles-ci figurent la reconstruction tant attendue de l'échangeur des Pins et de l'avenue du Parc, la finalisation des travaux entourant le rond-point l'Acadie et d'importants travaux de réfection au carrefour giratoire situé sur la rue Sherbrooke et des travaux sur la rue Notre-Dame, dans l'Est de Montréal.

Et ce n'est que le début. Pour que la métropole dépasse les simples travaux de réfection et se donne les moyens d'attirer les investisseurs internationaux dans une métropole comportant des infrastructures dignes de ce nom, les besoins sont de 4 milliards $ et les deux ordres de gouvernement devront là aussi montrer de façon tangible leur volonté de soutenir le développement de Montréal.

The same applies to the public transportation network.

The development of public transportation is, without a doubt, one of the cornerstones of the plan of action we've developed to ensure the success of Montreal, which is why the City will be investing close to $300 million towards public transit in 2005.

The challenges are sizeable: we have to protect our infrastructures and equipment. We must increase the modal share of public transportation, which calls for us to offer users services of ever-increasing quality. More importantly, we must define a stable and permanent financial framework sufficient to allow the STM to contribute fully to the development of our region's economy.

When it comes to public transportation, let it be clear, there is nothing left to study nor anyone left to consult. The survival of our network depends on capital investments in the order of $350 million a year for the next ten years. It's high time governments got on board and paid their share.

Notre plan d'action pour la réussite ne comprend pas que des infrastructures. Depuis 2003, notre administration a défini une stratégie pour la mise en place du projet de Cité électronique. Je sais que les gens de la Chambre de commerce, et je dirais même la plupart des entreprises aujourd'hui, savent bien de quoi je parle.

Le projet de Cité électronique constitue une priorité de notre administration puisqu'il donnera accès en ligne aux principaux services municipaux, tant pour les citoyens que pour les entreprises et les investisseurs.

Le développement de notre vitrine technologique, en plus d'être un signe d'efficacité, se veut également un message international d'accueil pour tous ceux qui ont envie de faire des affaires chez nous.

Plus de 12 millions $ seront ainsi consacrés au cours des trois prochaines années au développement de services en ligne, notamment en ce qui concerne les appels d'offre, les demandes de permis et de subventions.

Je pourrais encore vous parler durant des heures de notre plan d'action pour la réussite puisqu'il comprend de nombreuses autres facettes. Maintenant que la nouvelle ville s'est installée sur une base solide, il nous appartient collectivement de choisir et de réaliser les projets qui renforceront le rôle de Montréal sur la scène nationale et internationale.

Évidemment, quand on parle d'un plan pour la réussite, tout le monde est d'accord. Tout le monde est d'accord aussi quand vient le temps de retirer les bénéfices engendrés par l'activité économique de la métropole, notamment au chapitre des taxes.

Mais pour que cela fonctionne, il faut aussi qu'on se mette d'accord à court terme sur les moyens de donner aux villes accès à un financement accru, stable et prévisible.

Accru parce que les désistements successifs des gouvernements, sans contrepartie financière, ont placé les villes dans une situation financière précaire. Cela est d'autant plus vrai et d'autant plus inacceptable dans le cas de la métropole du Québec.

Stable parce que le développement d'un milieu de vie de qualité et d'un environnement favorable aux affaires requièrent des investissements constants, année après année, dans nos infrastructures et dans nos services.

Prévisible parce qu'il n'est plus possible, pour une métropole de notre envergure, de toujours quémander, de toujours attendre après le bon vouloir des gouvernements pour mettre en chantier les projets qui bénéficient à l'ensemble de l'économie québécoise et canadienne.

Là-dessus je veux saluer le leadership de notre maire, Gérald Tremblay, dans la mise en place du Forum national sur la croissance économique des grandes villes du Canada. Cette réunion importante, qui s'est tenue à Montréal en juin dernier, constitue le premier forum du genre réunissant les villes, les gouvernements et la société civile pour l'établissement de partenariats durables, qui vont dans le sens d'un développement accéléré des villes et d'un meilleur positionnement en Amérique du Nord.

La tenue du Forum des grandes villes, de même que les interventions de la Chambre contribuent à rappeler aux deux ordres de gouvernement l'urgence d'octroyer aux villes des sources de revenus qui croissent au rythme de l'économie et qui peuvent être réinvesties dans le développement de la collectivité.

Il y a des moments où on a envie de croire l'humoriste Daniel Lemire quand il dit que « si l'argent ne fait pas le bonheur alors le gouvernement fait tout pour que nous soyons heureux ».

Mais je ne voudrais pas être ingrat et je dois admettre que des gestes positifs ont été posés par nos gouvernements. Depuis le 1er février 2004, le remboursement de la TPS payé par la Ville de Montreal est passé de 57 % à 100 %, ce qui représente 30 millions $ supplémentaires dans nos coffres.

Par ailleurs, le gouvernement fédéral semble désormais engagé dans la voie d'un partage de la taxe fédérale sur l'essence, qui pourrait rapporter environ 2,5 milliards $ sur cinq ans aux municipalités canadiennes, dont 600 millions $ aux municipalités québécoises.

Je me permettrai de rappeler encore une fois combien il est nécessaire qu'une partie importante de ces sommes soit investie ici, pour soutenir le moteur économique du Québec. C'est d'ailleurs l'opinion exprimée par le premier ministre Paul Martin, le 28 mai dernier à Winnipeg, devant les maires des grandes villes canadiennes.

Permettez-moi de le citer : « (…) nos grandes villes sont les principales génératrices du progrès économique de ce pays. C'est dans leur orbite que naissent et gravitent les innovations économiques, sociales et culturelles. Elles ont par le fait même des besoins particuliers. »

Nous devons maintenant espérer que le gouvernement fédéral respecte sa parole et que le gouvernement du Québec, le fiduciaire des sommes octroyées par Ottawa, saura respecter l'esprit dans lequel le premier ministre s'est engagé a investir cet argent neuf.

On ne peut qu'être vigilant vis-à-vis l'attitude de Québec, en particulier lorsqu'on rapporte certaines déclarations inquiétantes.

Je sais bien qu'il ne faut pas croire tout ce qu'on lit dans les journaux, mais le quotidien La Presse rapportait, le jeudi 11 novembre dernier, sous la plume du journaliste Denis Lessard et je cite : « Québec compte recycler une bonne part des deux milliards promis par année par Ottawa à partir de ses droits sur l'essence, pour payer les factures d'immobilisation du transport en commun, qu'il payait jusqu'ici. »

C'est pourquoi il faut demeurer vigilants et continuellement rappeler le rôle primordial de la métropole dans notre vie économique et culturelle.

C'est pourquoi il m'apparaît aussi nécessaire de renouveler l'appel de la Ville de Montréal pour que ce gouvernement s'engage plus fermement pour le développement économique de la métropole.

En résumé, je crois que nous pouvons dire qu'au cours des trois dernières années, les Montréalaises et les Montréalais se sont donné collectivement les moyens de réussir.

Depuis 2002, nous avons jeté les bases de la nouvelle ville;

Depuis 2002, nous avons mis en place les arrondissements, qui jouent désormais un rôle unique dans les affaires de la ville;

Depuis 2002, nous avons défini ensemble les grandes orientations qui doivent présider à l'avenir de notre collectivité;

Depuis 2002, nous avons réglé les problèmes du passé, nous nous sommes rapprochés des citoyens et nous avons misé sur la démocratie.

Depuis 2002, nous nous sommes libérés de plusieurs contraintes, notamment celle des défusions, afin de pouvoir enfin se donner un véritable projet d'avenir.

Aujourd'hui, nous avons un plan pour la réussite.
Il s'agit d'un plan ambitieux, qui vise à positionner Montréal parmi les plus grandes métropoles du monde.
Pour ce faire,

  • nous allons investir massivement dans les infrastructures routières et les infrastructures d'eau potable;
  • nous allons nous donner un réseau de transport en commun à la hauteur des attentes des Montréalaises et des Montréalais;
  • nous allons définir et mettre en œuvre la première stratégie intégrée de développement économique de la métropole;
  • nous allons mettre en valeur notre patrimoine et notre culture;
  • nous allons continuer de solliciter l'appui de nos gouvernements afin d'obtenir un financement accru, stable et prévisible de nos activités;
  • enfin, nous allons mettre à contribution nos partenaires du milieu, en particulier ceux de l'entreprise privée, parce qu'ils forment.

la pierre angulaire de l'innovation et de la création de la richesse.
Les années d'hésitation sont bel et bien terminées.
Nous croyons dans le talent, dans la créativité, dans le dynamisme et dans le savoir-faire des gens d'ici.
Et c'est pour eux que nous voulons une ville prospère, une ville qui leur offre toutes les conditions pour travailler, s'épanouir et réussir.

Je vous remercie.


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