Évitons l'hyperventilation !Texte d'opinion signé par Isabelle Hudon

Texte intégral signé par Isabelle Hudon, présidente et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, et publié dans le Voir du 14 février 2008.

Évitons l'hyperventilation !

Alors que des sujets névralgiques font les manchettes – comme la réalisation des grands projets à Montréal, la langue ou encore l'immigration –, je constate qu'il est facile d'hyperventiler. Peut-être est-ce l'air glacé de l'hiver qui nous brûle les bronches ou encore les épidémies de rhume qui nous obstruent les narines, je l'ignore. Ce que je sais, en revanche, c'est que sans prendre de bonnes respirations – par le nez, de surcroît ! –, il est difficile de faire preuve de mesure tant dans notre compréhension des défis qui sont devant nous que dans les solutions qu'on y propose.

Négliger de bien comprendre les enjeux, c'est s'exposer aux risques de l'hyperventilation. Lorsqu'on est dans cet état, le résultat ne se fait pas attendre : on voit trouble et on est étourdi. Du coup, la rationalité cède la place à la panique…

Parfois, lorsque j'observe certains débats publics qui font rage en ce moment, il me semble reconnaître certains de ces symptômes. Dans l'univers médical, la solution des pneumologues à ce type de problème se résume bien souvent en deux mots : rééducation respiratoire. Les patients doivent alors apprendre à faire des pauses et à ralentir le rythme lorsqu'ils respirent. Bien entendu, le calme et la sérénité sont à la base du remède… Vous me voyez venir ?

Que l'on prenne l'exemple de la démographie, qui nous amène à la question de l'immigration, qui est intimement liée à celle de la langue, et nous nous retrouvons devant une chaîne d'enjeux qu'il est imprudent d'analyser isolément sans prendre le temps d'en reconnaître la nature profondément complexe et délicate. Je me permets donc de m'improviser médecin et, stéthoscope à la main, de vous proposer le traitement suivant : d'aborder ces questions de manière posée, sans précipitation, de regarder les enjeux sous toutes leurs facettes, en cherchant à la fois les causes et les implications... D'où l'importance de respirer par le nez !

Mais je constate que les problèmes respiratoires, qui étaient peut-être tributaires d'une certaine morosité hivernale, sont en train de se résorber avec l'arrivée du printemps. En effet, de nombreux signes de bonne santé collective se font déjà sentir. Je pense notamment au projet de Griffintown. La mobilisation des Montréalais en faveur de la réussite de leur ville et de la mise en valeur de ses richesses s'organise avec des bâtisseurs qui ont pris le temps de rencontrer l'ensemble des intervenants du milieu afin que nous puissions construire ensemble le meilleur projet pour la métropole. Un autre exemple est bien sûr le Quartier des spectacles, que l'on est en train de voir naître grâce à la complicité de tous les paliers de gouvernement, des milieux de la culture et des affaires ainsi que des citoyens.

Lorsque des individus croient en leurs moyens et en leur capacité d'agir, voilà qui est d'autant plus précieux, sachant que face à des problèmes complexes, on fait fausse route à chercher des solutions simples. La guérison passe bien souvent par la conviction profonde que nous pouvons guérir en prenant en main notre destin.

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