Réunion D Sens : Stimuler la créativité de vos équipes!

Comment stimuler la créativité, la collaboration ou l’esprit d’équipe lors de réunions, de séances de remue-méninges ou de 5 à 7? Réponse avec Marc-André Labelle, fondateur de la start-up montréalaise Réunion D Sens, qui se propose de réinventer les espaces de rencontre en y ajoutant une dimension multisensorielle. Un concept appuyé par la recherche.

L’innovation

Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM)À quelle problématique Réunion D Sens a-t-elle voulu répondre?

Marc-André Labelle (M.-A.L.) – Beaucoup d’entreprises choisissent de se réunir dans des hôtels pour des séances de remue-méninges ou des rencontres hors de leurs bureaux. La plupart des espaces dans lesquels elles se retrouvent sont des « salles blanches », c’est-à-dire des salles plutôt impersonnelles. Celles-ci ne stimulent qu’un sens : la vue. Or, quel est le but de ces réunions? Sortir de nouvelles idées et innover. La question est : le lieu choisi est-il propice à cela?
Chez Réunion D Sens, nous croyons que les espaces de travail et de réunion contribuent à augmenter la créativité et la collaboration, et c’est pourquoi nous les personnalisons grâce à la stimulation multisensorielle éprouvée par la recherche universitaire.

CCMM – C’est-à-dire?

M.-A.L. – Nous avons créé des espaces que nous pouvons configurer selon cinq objectifs : baisser le stress; stimuler la créativité; augmenter la collaboration, le sentiment de confiance et de joie, ainsi que la rétention d’informations. Comment? Par ce que vous voyez, entendez et ressentez. Nous jouons donc entre autres ou notamment avec les sons et les fragrances. Cette combinaison innovante est unique au monde.
Nous avons travaillé ce concept en nous basant sur différentes études qui ont été faites, par exemple celle de Lehrner (2005), parue dans le Physiology & Behavior Journal, qui démontre l’impact majeur de certaines fragrances sur la baisse du stress chez les patients.

CCMM – Pourriez-vous nous décrire ces espaces en quelques mots?

M.-A.L. – Ce sont des environnements apaisants et familiers. Vous entrez d’abord dans une cour arrière, à la campagne. Vous entendez le son des oiseaux et sentez le parfum d’herbe fraîchement coupée. Au milieu de ce premier espace se trouve une cabane dans un arbre. Immanquablement, ce lieu vous évoque des souvenirs, lorsque vous étiez enfant, chez vos grands-parents ou chez vos amis avec qui vous jouiez dans le jardin. Il en va de même pour le second espace, qui est une bibliothèque, endroit idéal pour la concentration et la rétention de l’information.

CCMM – Qu’est-ce que cela donne en matière d’expérience client?

M.-A.L. – Chaque fois, le rapport avec les autres se transforme immédiatement. Actuellement, la cabane dans l’arbre est louée par deux firmes de recrutement qui s’en servent pour faire passer des entrevues. Les deux personnes, qui ne se connaissent pas, me disent exactement la même chose : ce sont leurs rencontres les plus authentiques. Parce que le filtre tombe rapidement du côté du candidat et qu’ils peuvent avoir de vraies discussions avec des réponses sincères.

De manière générale, la majorité de notre clientèle se caractérise par de grandes entreprises dont l’image est plutôt corporative, c’est-à-dire des cabinets de comptables, d’avocats et d’assurance, mais aussi des entreprises innovantes qui souhaitent vivre une nouvelle expérience. L’environnement que nous offrons est tellement différent du leur qu’il se produit tout de suite un changement en eux. Exemple : un de mes premiers clients est un propriétaire immobilier. Il a récemment organisé une soirée « gougounes » avec différents courtiers à Montréal. Les cinquante invités ont tous joué le jeu sans problème : ils ont enlevé leurs souliers à la cabane, se sont chaussés de sandales… et les ont gardées jusqu’à la fin de la soirée!

Sur les trente clients qui sont déjà passés ici, que ce soit pour des réunions ou des 5 à 7, un client sur deux signe d’emblée pour d’autres événements. Cela prouve que la formule marche et c’est un gros soupir de soulagement pour nous.

CCMM – Travaillez-vous également avec le milieu de la santé?

M.-A.L. – Oui, tout à fait : des cliniques médicales privées et des dentistes. Pour eux, la priorité est de réduire le stress, plus particulièrement chez les personnes qui patientent dans la salle d’attente. Nous thématisons et parfumons donc ces pièces. Résultat? Nous sommes capables de réduire jusqu’à 25% du stress des patients. C’est énorme.

CCMM – Réunion D Sens est installée dans le pavillon des Sciences biologiques de l’UQAM. Pourquoi?

M.-A.L. – L’UQAM étudie présentement l’impact des espaces créatifs sur le bien-être et le comportement des gens. Ainsi, derrière nos locaux se trouve un laboratoire de recherche qui est occupé tous les lundis matin. Il est bien important de comprendre que ces travaux sont complètement dissociés de mes activités commerciales. L’UQAM travaille avec ses propres sujets de recherche.

L’entrepreneur

CCMM – Parlons maintenant de l’entrepreneur que vous êtes. Combien de temps vous a-t-il fallu pour monter un tel projet?

M.-A.L. – Trois ans. Je l’ai fait en parallèle du poste que j’occupais à l’époque, avec des périodes de congé sans solde. En termes de temps et d’investissement personnel, c’était très intense.

CCMM – Qu’est-ce que ça vous a demandé comme qualités personnelles ou professionnelles?

M.-A.L. – Beaucoup de résilience. Chaque nouveau contrat ou chaque engagement perdu m’a servi à m’améliorer, à devenir meilleur pour les prochaines fois. C’est un processus itératif qui devient alors positif.

Autre leçon retenue : savoir rapidement identifier et reconnaître ses faiblesses. Face à celles-ci, il y a deux options : la première est de se développer et de monter en compétence; la seconde est de décider de rester non compétent sur un sujet donné, mais de s’entourer de gens qui, eux, ont les compétences pour performer.

CCMM – Quels conseils donneriez-vous à un entrepreneur qui souhaite se lancer?

M.-A.L. – Le premier concerne la validation de l’idée. L’entrepreneur doit vérifier si son innovation fonctionne auprès d’un public qualifié, qui sera en mesure de détecter les failles ou les points à améliorer. Se tourner uniquement vers son entourage (famille, amis…) est une erreur : le risque est d’avoir des retours trop positifs, éloignés de la réalité entrepreneuriale.

Le second porte sur le plan d’affaires et la vente. Souvent, les entrepreneurs commencent à réfléchir à la vente une fois rendus à la phase de commercialisation. Il vaudrait mieux y penser dès l’élaboration du plan d’affaires. Selon moi, un plan d’affaires est fini quand il y a, en annexe, des contrats signés. Pourquoi? Cela prouve le modèle et en facilite le financement. De plus, l’entrepreneur se prépare tout de suite à cette étape difficile qu’est la vente. Car on a beau avoir bien identifié sa clientèle, savoir lui vendre son produit ou son service, c’est un art qui se développe avec le temps. Ne pas hésiter à suivre de la formation et s’entourer de mentors pour passer à travers cette étape.

CCMM – Quels sont vos objectifs à moyen et à long terme?

M.-A.L. – Nous sommes en discussion avec plusieurs entreprises pour travailler sur des espaces transitoires, tels que des salles de réunion, des couloirs, des halls d’hôtel ou des bureaux. Nous échangeons également avec un groupe immobilier à Toronto et une grande entreprise à New York. Cependant, notre priorité est de stabiliser la croissance de l’entreprise avant de viser l’exportation. Car nous sommes ouverts depuis tout juste cinq mois. Nos priorités sont d’asseoir le bon fonctionnement de notre modèle et de le raffiner ainsi que de rentabiliser nos opérations. Je me donne une année pour réaliser ces objectifs avant d’étendre notre concept à l’international.

En savoir plus sur Réunion D Sens

Capacité des salles multisensorielles : 120 personnes ou moins en configuration cocktail; 60 personnes ou moins en configuration conférence.

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