Lutter contre le décrochage scolaire par le dialogue

Selon Réseau réussite Montréal, 20,8 % des jeunes Montréalais ont abandonné leur parcours scolaire avant d’avoir obtenu un premier diplôme, en 2013. Une statistique en baisse par rapport à 2009, puisque le taux de décrochage s’élevait alors à 24,6 %. Une amélioration qui doit nous inciter à redoubler d’efforts pour lutter contre ce phénomène.

Pourquoi?

D’une part, les jeunes sont notre relève. Comme l’a déclaré Michel Leblanc, président et chef de la direction du Montréal métropolitain, l’année dernière : « D’ici 2017, nous aurons environ 150 000 emplois à pourvoir dans la région métropolitaine. Soutenir les jeunes dans leurs efforts de réussite scolaire est l’une des avenues essentielles pour permettre à notre métropole de relever ce défi de taille[1] ».

D’autre part, le décrochage scolaire comporte des coûts et des conséquences tant pour le décrocheur que pour la collectivité, comme le mentionne le Réseau réussite Montréal. L’organisation met en exergue la différence de salaire – de 37 % inférieure – entre une personne diplômée et un individu qui a décroché, ainsi que pour le taux de chômage, qui est deux fois plus élevé (15 % contre 7 % pour les diplômés), et le risque de dépression adulte (15 % contre 9 %).

Qu’est-ce qui motive le décrochage scolaire?

Trois conférenciers de l’Opération retour à l’école (ORÉ) nous donnent leur point de vue.

Pour Alexandre Trudeau, un ancien décrocheur qui a repris ses études à 21 ans pour obtenir son diplôme d’études secondaires et qui est maintenant photographe de métier, un des facteurs accélérateurs est « la pression de la performance alors qu’on est déjà dans un retard. Ce poids, qui vient de l’extérieur, accentue le freinage », souligne-t-il.

Pression de l’extérieur qui est intériorisée par les jeunes, selon Patricia Renault, conférencière de l’ORÉ depuis 2007 : « Je leur demande toujours : Si vous obteniez une note de 78 au lieu de 90, que représenterait ce résultat pour vous? Immanquablement, ils me répondaient que c’était un échec. Je trouve cette interprétation incroyablement dure. »

Selon Carmel-Antoine Bessard, ingénieure chez Mayimelle, qui intervient souvent dans des classes d’étudiants en situation d’échec scolaire, ces jeunes n’ont au fond pas conscience de ce qu’ils accomplissent à l’école pour leur vie future.

Comment aider à prévenir ce phénomène auprès des jeunes?

D’après nos trois conférenciers, la clé est en leur faisant d’abord comprendre que l’école donne des compétences et des outils de base essentiels au développement de leur autonomie et que ces derniers sont fondamentaux pour ouvrir leurs horizons tant professionnels que personnels.

Pour Carmel-Antoine, la prévention passe également par l’explication de la notion de travail. Cette notion induit le fait d’occuper un poste dans la société professionnelle, mais aussi, de manière plus générale, de parvenir à son but. « Comme j’ai une formation de scientifique, j’aime bien démontrer aux étudiants la formule du travail, c’est-à-dire la force multipliée par la distance », explique l’ingénieure, qui précise : « Le sens de mon propos est qu’il y a toujours un effort à faire pour se rendre du point A au point B ». Elle insiste aussi sur le besoin de se doter d’une méthode pour être efficace.

Alexandre, dont l’expérience de conférencier commence tout juste, souhaite rappeler aux jeunes que c’est correct d’être ce qu’ils sont, avec leurs forces et leurs faiblesses, et qu’ils peuvent s’autoriser à penser au décrochage, se questionner sur l’intérêt des études, tout en leur soulignant la nécessité de réagir.

Patricia, quant à elle, démontre aux étudiants qu’ils sont sur le chemin de la réussite, et non de l’échec scolaire. Elle les invite également à réfléchir à ce qui les motive dans la vie.

Pourquoi échanger directement avec les étudiants?

« En dialoguant avec eux, j’ai le sentiment qu’une société meilleure est en train de se construire, car c’est à de futurs citoyens que je m’adresse, des individus qui participeront à notre société », confie Carmel-Antoine, avant de conclure : « En ce sens, c’est un privilège de pouvoir m’adresser à eux ». Un sentiment que partage Patricia.

« Aller semer la graine », ajoute Alexandre, dont le parcours sera très certainement source de réflexion pour certains étudiants qui se reconnaîtront en lui.

Vous aussi, faites une différence dans la vie de ces jeunes :

Rejoignez les conférenciers de l’Opération retour à l’école

Depuis plus de 20 ans, plus de 4 000 hommes et femmes d’affaires sont « retournés à l’école » pour partager avec près de 150 000 jeunes du secondaire leur expérience et leur passion et les encourager à poursuivre leurs études.


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