Cinq moments clés de la visite de David Heurtel à la Chambre

David Heurtel, ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion, était de passage à notre tribune le 13 avril dernier. À cette occasion, il a présenté à la communauté d’affaires de la métropole les principaux défis en matière d’immigration et les solutions possibles pour les relever.

Un meilleur arrimage entre les besoins des entreprises et le profil des immigrants sélectionnés  

Le Québec fait présentement face à une pénurie de main-d’œuvre. Selon le ministre Heurtel, l’accès aux talents est un enjeu majeur pour nos entreprises, et l’immigration fait partie de la solution. Son ministère, qui s’est donné vocation économique en octobre dernier, prévoit être présent sur le terrain au cours des prochaines années afin de bien comprendre les besoins des entreprises et de proposer des stratégies qui leur permettront de répondre aux besoins de main-d’œuvre.

Le ministre a ainsi profité de sa tribune pour annoncer le déploiement de 25 bureaux régionaux au Québec et, notamment, à Montréal. Ces bureaux auront pour mission d’accompagner les entreprises dans leur développement économique et de faciliter leur accès à une main-d’œuvre qualifiée. Ils auront également la responsabilité d’assurer un meilleur arrimage avec les besoins réels de chaque région en matière d’immigration. Emploi-Québec est d’ailleurs déjà à la tâche pour recenser les besoins exacts des entreprises. Ce recensement auprès des entreprises et des régions permettra au gouvernement du Québec d’avoir une meilleure vue d’ensemble de la situation et des enjeux qu’il faut aborder.

« Nous avons tous besoin de main-d’œuvre, mais les besoins sont différents. Les enjeux sont différents. Nous voulons avoir une approche adaptée; une approche d’accompagnement. Cet accompagnement vise les entreprises. »

Conclusion d’une entente avec la Ville de Montréal dans le cadre du « Réflexe Montréal »

Parmi les actions entreprises par le ministère, notons la conclusion d'une entente triennale en matière d'immigration, de diversité et d'inclusion, annoncée le 23 mars dernier dans le cadre du « Réflexe Montréal ». Un investissement de 12 millions de dollars a ainsi été accordé à ces priorités par le ministère de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion dans le cadre de son programme Mobilisation-Diversité. Une somme identique sera investie par la Ville. L’entente aura pour but de faciliter l’intégration des nouveaux arrivants dans la métropole, mais également de soutenir la réalisation d’actions concrètes pour Montréal ainsi que d’initiatives au sein des arrondissements.

Montréal accueille chaque année 70 % de l’immigration internationale destinée au Québec. Il apparaît donc essentiel que tous les acteurs de la métropole travaillent ensemble autour de cette entente afin de bâtir un plan intégré et cohérent qui saura répondre aux besoins spécifiques de la métropole.

« Nous n’aurons pas exactement la même approche à Saint-Michel que dans l’Ouest-de-l’Île. Ce sont des réalités différentes, alors nous ne pouvons pas avoir une approche mur à mur. »

Permettre aux immigrants diplômés d’accéder plus rapidement aux emplois de qualité

Le ministre Heurtel a déclaré ne pas être satisfait du système actuel concernant la reconnaissance des diplômes par les ordres professionnels. Ce processus, qui peut prendre de deux à trois ans, est beaucoup trop long. Les entreprises ont pourtant un réel besoin de main-d’œuvre, et de nombreux nouveaux arrivants cherchent quant à eux à s’intégrer au marché de l’emploi. Le ministre envisage donc une approche différente avec chaque ordre professionnel afin de trouver des solutions adaptées à la réalité de chacun.

« Nous avons commencé l’automne dernier des projets pilotes avec chaque ordre pour revoir la façon dont on peut reconnaître les diplômes d’une façon plus rapide. Nous avons également bonifié le programme IPOP, qui aide les immigrants et les entreprises. Le nouvel arrivant pourra travailler dans son domaine durant le processus de reconnaissance de son diplôme. »

Faire en sorte que les immigrants investisseurs qui viennent s’installer au Québec y restent

Le Programme des immigrants investisseurs pour l’aide aux entreprises permet à un investisseur étranger d’immigrer dans la province à la condition de disposer d’un avoir net d’au moins 1 600 000 $ canadiens, d’avoir l’intention de s’établir au Québec et de signer une convention d’investissement de 800 000 $ avec un intermédiaire financier autorisé. Le placement de 800 000 $ est garanti par le gouvernement du Québec et les revenus qu’il génère servent à financer ce programme lui-même ainsi que le Programme d’aide à l’intégration des immigrants et des minorités visibles en emploi.

Les immigrants investisseurs sont toutefois nombreux à quitter le Québec pour d’autres provinces canadiennes. À ce sujet, le ministre dit travailler actuellement sur un projet de règlement pour notamment mettre en place des critères plus rigoureux qui permettront d’assurer que les investisseurs étrangers qui viennent s’installer au Québec y restent.

« Parmi les critères d’admissibilité, les intermédiaires financiers devront avoir un siège au Québec. On veut ainsi s’assurer non seulement d’avoir l’argent, mais également que les personnes qui investissent restent au Québec. »

Une intégration rapide des réfugiés

De 2012 à 2016, le Québec a reçu en moyenne 3 500 demandes d’asile chaque année. En 2017, le nombre de demandes a été de 25 000. Depuis janvier 2018, le Québec en a déjà reçu plus de 7 500. Le ministre adresse au gouvernement fédéral un message d’alerte : le gouvernement du Canada doit davantage investir et accélérer le processus de traitement des demandes d’asile. Le mécanisme concernant les demandes de permis de travail doit également être revu afin qu’il devienne immédiat. Le Québec fait toujours face à un volume de demandes très élevé, auquel il doit répondre malgré ses ressources limitées.

« Depuis plusieurs mois, le gouvernement québécois implore le gouvernement fédéral d’en faire plus. Nos ressources sont saturées. Le problème ne concerne pas uniquement l’hébergement temporaire. Les enfants doivent aller à l’école. Il y a des besoins en matière de santé, de services d’employabilité ainsi que d’accès à la justice. »

Pour le ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion, il ne fait aucun doute : l’intégration sociale et culturelle des nouveaux arrivants et des réfugiés à leur société d’accueil passe par une meilleure intégration au marché du travail québécois.

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